Voici un article de l'Est Républicain du 31 janvier 2019 qui définit bien pourquoi et comment il faut aborder la fonction de maire aujourd'hui et demain. Tout à fait d'accord avec l'article et content de voir qu'on n'est pas seul à penser la même chose.
Le Salon des décideurs de l'espace public du Grand Est qui s'est ouvert mercredi 30 janvier pour trois jours à Metz Expo, accueillait hier la convention des maires ruraux. Mais les conditions climatiques ont considérablement réduit les effectifs. Attendus de tout le Grand Est, pour préfigurer une association régionale qui verra le jour probablement après les municipales de 2020, de nombreux élus ont renoncé à faire le déplacement.
Michel Foumier, maire de la commune de Les Voivres dans les Vosges et vice-président de l'Association des maires ruraux de France ne s'est pas découragé Ce n’est pas le genre. Il est au cœur de son cinquième mandat, soit trente années passées à la tête de ce village de 315 habitants.
« Des doutes parfois, mais jamais de regret », assure-t-il. Si c'était à refaire, il le referait. Pour durer dans cette fonction, le maire doit « avoir en tête l'ingratitude totale vis-à-vis de ce qu'il fait ». L'insatisfaction de l'administré est une règle intangible. « Si tu passes ton temps à te dire que les critiques qui te sont faites sont injustes, alors ce n'est pas la peine, il faut raccrocher », poursuit-il. Le maire rural fait «de la politique au quotidien » non pas pour une obscure stratégie de parti politique, mais « parce qu'au jour le jour tu composes, tu décides, tu gères et tu dois considérer ceux qui ne t'aiment pas comme tu le fais pour tes meilleurs amis ».
Investissement « total »
Devenir maire c'est répondre « à une envie de rendre service » intervient Jean-Marie Mizzon, sénateur et président de l'Association des maires ruraux de la Moselle. « Il ne faut pas oublier l'ego c’est-à-dire la satisfaction personnelle de son parcours de vie » approfondit Michel Foumier. L'investissement est important, « total » surenchérit le maire de Les Voivres.
Les deux élus insistent sur des délais d'instruction des dossiers qui se sont considérablement allongés et complexifiés en raison de l'accumulation des procédures et des normes. Jean-Marie Mizzon est formel, « les maires ruraux se sont approprié le grand débat, beaucoup organisent, d'autres ne font rien car dans une petite commune le débat est permanent. »
P.R.
Est républicain du 31 janvier 2019